À cette sombre évocation d’un passé qui semblait leur peser bien lourdement à tous deux, le garde-forestier et maître Mathias baissèrent la tête et se tinrent silencieux. Ils ne s’aperçurent même point que leurs compagnons de route avaient pris bien de l’avance et que la diligence les dépassait. Dans la voiture, presque vide maintenant, l’incident de la Dame de minuit semblait avoir troublé fort les deux institutrices. Nous avons dit que Mlle Berthe s’était levée presque en même temps que le garde-forestier et qu’elle aussi avait poussé un cri. Puis elle s’était assise à nouveau, et quand tous les autres voyageurs furent descendus, à l’exception du marchand de parapluies qui continuait de dormir et de Petit-Jeannot, Mlle Lefébure interrogea Mlle Berthe :
– Qu’y a-t-il donc, ma petite Berthe ? Et qu’est-ce qu’il vous a pris ?
– Eh bien ! répondit Berthe, tout émue encore, je ne sais pas ce qu’ils ont vu, eux ; mais moi, je mettrais ma main au feu que j’ai vu passer la mère Fauchelevent !
– Ce n’est pas possible ! et vous avez bien certainement la berlue, répliqua Mlle Lefébure avec animation. Il y a trop loin de Mœder à ce pays pour que la pauvre mère Fauchelevent soit venue sur ses deux pauvres pattes.
– Eh ! rappelez-vous qu’elle court joliment bien ! Personne n’a jamais pu la rattraper… Et puis, depuis deux mois, elle a eu le temps de se promener dans la forêt.
– Qu’est-ce que la mère Fauchelevent ? demanda innocemment Petit-Jeannot, qui avait déjà sorti à moitié un parapluie de sa gaine.
– La mère Fauchelevent, répondit Mlle Berthe, est une vieille femme que nous avons appelée comme ça à Mœder, d’abord parce que personne n’a jamais su son nom, et puis parce que ça lui allait joliment bien, à elle qu’on n’apercevait jamais qu’en « coup de vent », les cheveux épars, les jupes claquantes, courant comme une folle, les pieds nus, nuit et jour, à travers la forêt. C’est quand venait le soir qu’elle apparaissait le plus souvent au bout de la rue du village.
– Mais où est-ce ça, Mœder ? demanda Petit-Jeannot, qui aurait bien voulu avoir maintenant quelques détails sur cette chère Mlle Berthe, du sort de laquelle il lui paraissait désormais impossible de se désintéresser.
– Eh bien, c’est là d’où nous venons. Mœder est un village pas bien loin de Fribourg, sur la lisière de la Forêt-Noire. Mlle Lefébure et moi nous y étions institutrices, dans la famille de M. Hansen, un bien brave homme, que nous regrettons beaucoup, n’est-ce pas, mademoiselle Lefébure ?
– Oh ! oui, répondit Mlle Lefébure, c’étaient de bonnes gens.
– Ils sont donc tous morts ? demanda Jeannot, qui lâcha subitement son « pépin » à un mouvement un peu brusque que le marchand venait de faire en dormant.
– Nous espérons bien que non, reprit Mlle Berthe, mais ils sont tous partis et on est venu chercher M. Hansen pour le conduire en prison. À ce qu’il paraît qu’il faisait de la politique. Mais nous, nous sommes sûres qu’il faisait surtout du bien. Il habitait un beau château à Mœder et il nous avait fait venir, Mlle Lefébure et moi, pour nous occuper des petites filles du village. Les petites filles avaient très peur de la mère Fauchelevent. Et moi aussi, ajouta Mlle Berthe.
– Elle est donc bien laide ? insista le jeune homme pour qui la voix de Mlle Berthe était devenue la plus douce des musiques.
Mais heureusement pour lui que Mlle Berthe était naturellement bavarde, qu’elle avait une conscience pure, enfin qu’elle n’était pas loin d’éprouver quelque sympathie pour ce grand godiche qui voulait bien servir de nourrice à deux enfants privés de leur mère.
– Laide ? On ne pouvait pas savoir, avec tous ses cheveux dont elle se voilait le visage, répondit Mlle Berthe, mais elle avait un aspect vraiment fantastique quand elle apparaissait vers le soir au bout de la rue du village. Le plus souvent, on s’enfuyait devant elle ; quelquefois, des petits garçons couraient en lui jetant des pierres. Enfin, des personnes raisonnables avaient voulu lui parler de loin, mais elle disparaissait aussitôt. Elle était maigre comme une louve. Elle mourait de faim, et voici comment M. Hansen s’y prit pour lui donner à manger.
« Les fenêtres de la salle à manger du château donnaient sur la lisière de la forêt, où se montrait quelquefois la mère Fauchelevent. Sans ouvrir la fenêtre, M. Hansen faisait des signes à la folle, qui s’approchait avec mille précautions et finissait par apercevoir le pain et le lait que M. Hansen avait mis dehors, sur la pierre de la fenêtre. Alors la malheureuse se glissait à quatre pattes jusqu’à la fenêtre, emportait sa nourriture et se sauvait, regagnant les bois. Mais, peu à peu, elle s’était faite à la figure de M. Hansen et celui-ci laissa un jour la fenêtre ouverte, et il lui parla si doucement que l’autre ne se sauva plus.
« À la fin, la mère Fauchelevent faisait tout ce que voulait M. Hansen. Seulement, il n’y avait que lui qui pouvait l’approcher. Ah ! c’était une drôle de créature ! Un jour, M. Hansen nous dit :
« – Vous savez, votre mère Fauchelevent (il l’appelait comme nous l’appelions), elle se range ! Oui, elle se met dans ses meubles ! Elle ne couchera plus à la belle étoile, comme les bêtes de la forêt.
« Et il nous apprit que la folle allait habiter une maisonnette abandonnée tout à fait au bout du village. M. Hansen lui avait promis que personne n’irait jamais la déranger, excepté chaque samedi soir, à neuf heures, pour lui porter les provisions de la semaine. M. Hansen nous dit encore :
« – Elle m’a bien étonné tout à l’heure en me disant qu’elle acceptait mon hospitalité, non point pour elle, mais pour ses deux petites filles, qui avaient bien froid dans la forêt !
« Le lendemain, nous nous étions toutes cachées, pour voir arriver la mère Fauchelevent dans la maison du bout de la rue du village. Elle s’avança avec précaution, regardant partout si on ne la voyait pas. Elle portait dans ses bras quelque chose qu’il nous était impossible de distinguer, car elle avait enveloppé son fardeau avec des branches et des fougères. D’un bond, elle fut dans la maison et referma la porte sur elle. On ne la voyait jamais sortir pendant le jour et il n’y avait que M. Hansen qui pouvait entrer dans sa maison. Chaque fois que M. Hansen en sortait, il était bien triste. Nous lui avions demandé :
« – Eh bien ! où sont les petites filles de la mère Fauchelevent ?
« Il nous avait répondu :
« – Ne me parlez jamais de cela, c’est trop affreux !
« Ces paroles énigmatiques n’avaient fait qu’augmenter notre effroi de la pauvre vieille, si bien qu’on n’osait à peine passer devant sa maison. Seulement, quand venait le samedi, il fallait bien aller frapper à sa porte. Le samedi, c’était le jour de la tournée de charité. Avec les petites filles, nous allions distribuer les provisions aux pauvres. Et il était entendu qu’on ne pouvait aller chez la mère Fauchelevent qu’à neuf heures du soir. Nous arrivions donc à sa porte quand il faisait nuit noire. Les volets de sa petite maison étaient toujours fermés, mais on apercevait un peu de lumière entre ces volets et sous la porte. Nous frappions à la porte et nous lui criions de suite :
« – Mère Fauchelevent, c’est nous qui venons vous apporter à manger de la part des dames de charité. Ouvrez-nous, mère Fauchelevent !
« Alors il y avait un silence pendant lequel on entendait battre nos cœurs. Enfin un bruit de galoches s’approchait derrière la porte. On entendait que l’on tirait des verrous à l’intérieur, la porte s’entrouvrait, et nous voyions s’allonger de notre côté une main longue, sèche, décharnée, au bout d’un bras de cadavre, et les doigts, des doigts qui faisaient un bruit d’osselets, vous agrippaient le panier et disparaissaient avec ; puis la porte se refermait, le bruit de galoches s’éteignait, et nous nous sauvions dans la nuit. !
« Pendant des mois, nous n’avions pu rien voir de ce qui se passait chez elle, et cependant nous étions bien intriguées à cause de ce que nous avait dit M. Hansen, pour ces petites filles. L’histoire des petites filles nous était revenue dans la tête, un samedi soir, où la vieille avait été plus longtemps encore que d’habitude à nous ouvrir la porte.
« Elle ne nous avait certainement pas entendues frapper, mais nous, nous l’entendions qui parlait si drôlement d’une voix si douce et si enfantine, qu’après nous être mises à rire, nous nous sommes tues, et qu’enfin nous sommes restées là avec une grande envie de pleurer. Elle était pourtant toute seule, mais c’était comme si elle parlait à quelqu’un, à des petites filles, par exemple… Elle disait des choses comme ça :… que ces petites étaient bien en retard pour leur âge… qu’elles devraient savoir déjà parler… et surtout dire : « Maman ! », et elle insistait en pleurant :
« – Dites-moi « maman » ! Dites-moi seulement ça, mes chéries ! ou je croirai que vous êtes malades, et j’irai chercher le docteur…
« Et puis nous l’entendions encore pleurer :
« – Elles ne parleront jamais ! Elles sont muettes ! C’est comme si elles étaient mortes !
« Et elle ajoutait des choses insensées, comme seule peut en trouver une folle. Ainsi :
« – Autrefois, disait-elle encore, quand vous étiez grandes, vous parliez bien ! Vous parliez en français et en anglais, et maintenant que vous êtes toutes petites, vous ne savez même plus dire maman en allemand…
« Mais il fallait entendre la voix avec laquelle la malheureuse disait tout cela. On en avait l’âme déchirée… Enfin, un soir, nous avons eu le mot de l’énigme. J’avais toute ma bande de petites filles derrière moi. L’une de nous s’écria :
« – Oh ! la porte de la mère Fauchelevent qui est ouverte !
« On ne voulait pas la croire. La surprise que nous en avions était si grande que nous en sommes restées plantées là, tout debout sur la route, sans oser avancer. Et puis, ma foi, la curiosité a été plus forte, et suivie de mes petites filles, je suis entrée tout doucement dans la pauvre demeure de la mère Fauchelevent. Une chandelle brûlait dans une lanterne en haut de la cheminée. Il n’y avait point de feu dans la cheminée. Ah ! comme il faisait froid et pauvre dans cette maison ! On apercevait un grabat au fond d’une alcôve obscure, et nous nous avancions bien précautionneusement, tant nous avions peur de voir sortir la mère Fauchelevent du trou noir de l’alcôve. Mais la vieille n’était pas là… Tout à coup une petite pousse un cri de terreur… tous les regards se tournent vers elle et nous voyons qu’elle nous désigne de son doigt tremblant un objet sur le bahut… Aussitôt qu’elles ont vu cet objet, toutes les petites poussent des cris et se sauvent… Moi, je veux me rendre compte : c’était un cercueil ! Oui, oui ! un petit cercueil avec une grande croix dessus…
« J’ai voulu savoir… J’ai touché le petit cercueil… Il était vrai ! J’ai ouvert le couvercle du cercueil, et alors j’ai aperçu là-dedans, devinez quoi ? Deux poupées… Oui, deux petites poupées adorables qui dormaient bien gentiment dans des loques bien blanches… Le cercueil de la mère Fauchelevent servait de berceau à celles qu’elle appelait ses petites filles… Je savais maintenant à qui elle s’adressait quand elle suppliait ses enfants de l’appeler maman ! Ah ! pauvre mère Fauchelevent, faut-il qu’elle en ait eu du chagrin dans la vie pour en arriver là !
– Et vous croyez, interrogea Petit-Jeannot larmoyant, vous croyez, mademoiselle, que c’est Mme Fauchelevent elle-même qui, tout à l’heure, courait sur la route ? Ces messieurs disaient que c’était la Dame de minuit.
– Mon Dieu, il n’y aurait rien d’étonnant à ce que ce fût la mère Fauchelevent… répondit Mlle Berthe, en retirant vivement son pied sous la banquette, car elle avait senti que, dans son émotion, le timide jeune homme lui avait mis bien gentiment sa semelle sur sa bottine… Songez donc que la mère Fauchelevent est restée bien peu de temps à Mœder et qu’il y a deux mois qu’elle est retournée vivre dans cette forêt, d’où elle était si curieusement sortie…
– Et comment est-elle retournée dans la forêt ?
– Oh ! c’est bien triste ! Ce M. Hansen, qui avait fait du bien à la mère Fauchelevent, n’en a guère été récompensé, puisqu’on l’a mis en prison.
– Ça n’est pas possible ! Qu’est-il donc arrivé ?
– Oh ! personne n’y a rien compris. On a raconté que M. Hansen, en donnant l’hospitalité à une folle qui pouvait être dangereuse, s’était mêlé de ce qui ne le regardait pas, si bien que les autorités de Fribourg étant venues chercher la pauvre mère Fauchelevent et ne l’ayant pas trouvée (car elle s’était sauvée la veille avec ses poupées, et on ne l’a plus jamais revue) ont emmené M. Hansen. On a écrit depuis dans les journaux qu’il aurait été compromis dans un procès de haute trahison. Enfin, malgré toute la peine que nous en avons eue, nous avons dû quitter le pays.
Mlle Berthe avait terminé la bien lamentable histoire de la mère Fauchelevent.
– Mademoiselle, vous êtes un ange ! lui dit Petit-Jeannot quand elle eut fini de parler. Permettez-moi de vous offrir de grand cœur ce parapluie.
Et Mlle Berthe eut l’occasion de sourire bien gracieusement à l’adresse avec laquelle le jeune homme finissait de sortir un magnifique riflard de la gaine de toile cirée du marchand qui dormait toujours ! Mlle Berthe croyait à une plaisanterie, mais c’est le plus sérieusement du monde que Petit-Jeannot lui tendait le parapluie. Puis sans prendre garde aux propos enjoués qu’inspirait à Mlle Berthe la désinvolture avec laquelle Petit-Jeannot offrait ce qui ne lui appartenait pas, celui-ci se tourna vers Mlle Lefébure.
– Il ne faut pas qu’il y ait de jalouse, dit-il. Mademoiselle, vous n’avez rien perdu pour attendre…
Le fait est que, quelques secondes plus tard, Petit-Jeannot se trouvait en mesure de faire à Mlle Lefébure, ahurie, un présent qui ne le cédait en rien à celui dont il avait gratifié Mlle Berthe, amusée. Mais, au grand étonnement du pauvre Jeannot, Mlle Lefébure refusa.
– Pourquoi ? demanda le jeune homme sur le visage duquel on pouvait lire, à la lueur vacillante de la lanterne, le plus naïf et le plus sincère étonnement. Pourquoi ne voulez-vous pas de mon parapluie ?
Et, ouvrant l’objet, il s’apprêta à en détailler les avantages…
– Voyez, dit-il à mi-voix, c’est de la pure soie.
Ce disant, il glissait son doigt d’amateur sur l’étoffe ; mais il ne put, presque aussitôt, retenir une exclamation : son doigt avait passé à travers la soie du parapluie. Et il constata que tous les plis en étaient « coupés ».
– Qu’à cela ne tienne ! Nous en avons de rechange ! fit-il en retournant à son fonds de boutique, cependant que le marchand faisait entendre un ronflement des plus encourageants.
Mais quelle ne fut pas la stupéfaction de Petit-Jeannot en découvrant que tous les parapluies étaient « au même point », c’est-à-dire percés, troués, « coupés », bien qu’ils apparussent comme neufs. Le jeune homme ouvrit de grands yeux tout ronds. Il considéra fort attentivement le marchand ambulant et murmura :
– Qu’est-ce que c’est que ce marchand-là, qui traîne avec lui d’aussi vieux parapluies neufs ?
Et avec un grand soin, il lui rendit toute sa marchandise, en prenant garde que ce singulier voyageur, en s’éveillant, ne pût s’apercevoir qu’on s’était intéressé de très près à son « bedite gommerce ».
Au fond, il était le plus malheureux des Jeannot, lui qui aurait tant voulu faire plaisir à Mlle Berthe. Il aurait bien voulu l’embrasser… Et peut-être n’aurait-il point résisté longtemps au désir qui le poussait à une aussi intempestive manifestation si, à ce moment-même, la voiture, qui gravissait la côte à un angle plutôt dangereux, ne s’était prise tout à coup à reculer vers le fatal précipice qui se trouvait en contrebas au tournant du chemin. On entendit grincer la fourche sur le terrain pierreux et il était à craindre que si cette fourche ne s’y enfonçait pas, la diligence ne fit la pirouette au fond du Val-d’Enfer.
Mlle Lefébure poussa un cri, mais resta héroïquement à sa place avec son bébé. Quant à Mlle Berthe, elle jeta son poupon sur les genoux de Mlle Lefébure, et sauta comme une folle hors de la diligence. Aussitôt Petit-Jeannot, qui déjà ne pouvait plus vivre sans Mlle Berthe, sauta lui aussi hors du véhicule et se jeta dans les bras de l’institutrice, comme un désespéré.
– Mourons ensemble ! lui cria-t-il.
Si bien que Mlle Berthe, qui tenait encore à la vie, eut toutes les peines du monde à se débarrasser de Petit-Jeannot, qui, dans son inconscience amoureuse, allait les faire rouler tous deux sous la voiture qui reculait. La jeune fille parvint, en se secouant beaucoup, à renvoyer son partenaire assez rudement sur un côté du chemin, à la minute précise où la diligence s’arrêtait dans sa terrible glissade, mais où – nouveau péril ! – se faisait entendre le bruit bien connu d’une luge chargée de bois qui descendait de la montagne…
C’était un bruit qui suivait, en roulant comme le tonnerre, toutes les sinuosités de la route… Cela s’approchait, cela était sur eux, et la luge, éclairée à son avant par une petite lanterne, dirigée par un enfant accroupi sur les patins et glissant avec la rapidité de la foudre, n’avait, pour passer, que tout juste l’espace qu’il lui fallait entre la diligence et le bord opposé de la route. Dans cet espace se trouvait Petit-Jeannot. Celui-ci n’entendait rien, ne voyait rien, tant il était absorbé par la contemplation attristée de celle qui venait si proprement de le secouer. Tout à coup, quelle ne fut pas sa surprise de voir Mlle Berthe bondir sur lui, se jeter à son tour dans ses bras, et le pousser, dans une étreinte passionnée, contre un arbre.
– Ah ! fit Petit-Jeannot avec un soupir de triomphe, je savais bien que vous m’aimeriez !
Et pendant que la luge passait dans son dos, sans qu’il en soupçonnât même l’existence, il embrassait à pleines lèvres Mlle Berthe qui, stupéfaite et courroucée, lui administra une de ces gifles qui comptent dans la vie d’un homme.