Cercueil

 

pour ma grand-mère Julienne

 

Quand le cercueil descend dans la fosse

une confuse impression s’impose

d’y avoir oublié on ne sait quoi

peut-être un passeport

un billet pour ailleurs

ou le plan d’un passage secret

un mot de passe

un sauf-conduit pour l’envers des miroirs

le liquide d’un vase brisé nous échappe

un savoir à peine entrevu par les interstices du silence

la solitude aveuglément s’alourdit sur l’horizon désert

nous en venons dans cette boue molle

à douter que la terre puisse encore nous porter.