XIII
 
La
Grâce de Dieu.
 

La Némésis n’avait fait que toucher à Dakar, le temps d’y embarquer un supplément de charbon indispensable. De là, munie de nouveaux renseignements, elle était descendue à Konakry et avait pris les dispositions pour remonter le Rio Nuñez.

Mais il avait fallu tout de suite renoncer à ce projet.

Les eaux étaient basses. À peine permettraient-elles au yacht de s’élever jusqu’à une soixantaine de kilomètres dans l’intérieur. Et comme nul, parmi le personnel de la Némésis n’était au courant du phénomène variable des crues, comme nul ne pouvait suppléer à l’absence d’un pilote, force fut à Le Gouvel d’arrêter sa course à Konakry, en attendant que l’opiniâtre Mme Hénault eût trouvé quelque autre moyen de pénétrer dans le fleuve.

Ce moyen s’offrit assez fortuitement à la vieille dame.

Il y avait, en ce moment même, dans le port, un brick-goélette de Nantes qui, après avoir déchargé dans les docks sa cargaison de conserves alimentaires, avait dû être délaissé par son équipage, pour cause d’avaries graves.