C’était Surdon qui me parlait de la sorte. Il paraissait aussi agité que moi. Je l’entrepris avec une fièvre bien compréhensible :
– Patrick ! m’écriai-je ! comment sais-tu cela ?
– Je l’ai rencontré !
– Quand ?
– Ce matin.
– Et depuis ce matin tu n’as pas pu…
– Monsieur, je l’ai suivi et je vous prie de croire que je n’ai pas perdu mon temps !
– Parle ! Parle ! Dis-moi ce que tu sais ; tout ceci est épouvantable !
– Oh ! oui, monsieur… épouvantable !
– Je le tuerai.
– Évidemment, c’est ce qu’il y aurait de mieux à faire, car il n’y a point de doute qu’il ne poursuive monsieur ! (le brave Surdon n’osait faire aucune allusion à « madame »). Ce Patrick, continua-t-il, pensait bien que monsieur passerait par Venise. Il attendait monsieur ici depuis trois semaines ! Et il est à peu près devenu fou depuis que monsieur est arrivé !
– Eh là ! il l’était bien avant cela, Surdon !… Mais dis-moi tout ce que tu sais, dans le détail…
– Eh bien, voilà, monsieur !… J’étais en train de brosser, ce matin, les effets de monsieur, quand, ayant mis le nez à la fenêtre, j’aperçus, dans une gondole, une personne qui fixait nos fenêtres, avec une attention si persévérante que je m’en arrêtai dans ma besogne. Il ne m’avait pas vu. Pour tout dire, monsieur, son regard allait à la chambre de madame…
– Madame était-elle sortie ? demandai-je, haletant, à Surdon.
– Non, monsieur, elle s’apprêtait à sortir, et monsieur l’attendait dans le hall… À l’instant, je reconnus ce Patrick et je continuai d’épier son jeu.
– Pourrais-tu me dire si madame l’a vu ?
– Cela, je ne pourrais pas ! non ! je ne puis rien affirmer… La gondole s’était arrêtée un instant, puis avait fait demi-tour et redescendait vers le bassin ; je me précipitai hors de l’hôtel dans le moment que vous en sortiez avec madame. J’eus le bonheur d’arriver au coin du quai des Esclavons quand l’embarcation de Patrick en doublait la pointe. Je pris moi-même une gondole et suivis la sienne. Mon dessein était d’apprendre où il était descendu. Il me traîna pendant des heures dans des endroits impossibles et sans aucun intérêt apparent. Enfin, il se fit descendre au Grand Hôtel où j’appris qu’il avait une chambre, dont les fenêtres s’ouvrent au rez-de-chaussée, je veux dire, au ras de l’eau sur le grand Canal, en face de la pointe de Notre-Dame della Salute ! (À ce nom, je me remis à frissonner.) Le domestique qui le sert, continua Surdon, ne fit aucune difficulté pour me donner certains détails qui sont, du reste, la fable de tout le personnel du Grand Hôtel ! Il paraît, monsieur, que, depuis quatre jours, il s’enferme régulièrement dans sa chambre entre cinq et sept, après s’y être fait servir, sur un guéridon, une collation pour deux !
– Une collation pour deux ! répétai-je en tressaillant de la tête aux pieds, entre cinq et sept !
– Exactement ! monsieur, exactement ! Le domestique doit mettre deux couverts, et le plus beau est que l’on n’a jamais vu notre homme entrer dans sa chambre avec quiconque et qu’on l’en voit toujours sortir seul ! Et, cependant, monsieur, il ne fait point de doute pour ce domestique que deux personnages se sont assis à ce guéridon pour partager la collation qu’il y a servie ! C’est là un mystère qui amuse tout le monde et dont le Patrick n’a pas l’air de s’apercevoir, car il ne parle jamais à personne. On le considère, généralement, comme un fier original et même comme un peu fou. L’opinion des gens sensés est qu’il se joue à lui-même la comédie et qu’il vit avec ses souvenirs… Mon Dieu ! comme monsieur est pâle ! J’ai peut-être eu tort de lui rapporter tout cela ? Peut-être eût-il mieux fallu lui cacher la présence de Patrick à Venise ?
– Non ! Surdon ! non ! tu as bien fait ! Tu es un fidèle et intelligent serviteur, mais dis-moi, Surdon, quand donc as-tu quitté le Grand Hôtel ?
– À l’instant, monsieur !
– Et Patrick ?
– Je l’ai laissé enfermé dans sa chambre comme à l’ordinaire à cette heure-ci !
Je regardai ma montre qui tremblait dans ma main…
– C’est vrai, fis-je, c’est l’heure de la collation ! Attends-moi ici, Surdon, dans cette gondole, je reviens tout de suite !
Je courus à l’hôtel dans une agitation qui touchait au délire. Ce qui me bouleversait ainsi (qu’on le comprenne bien !) était moins la preuve que m’apportait Surdon des récentes tentatives de Patrick pour s’emparer à nouveau de l’O de Cordélia que la façon trop bénévole avec laquelle ma bien-aimée semblait consentir à laisser diriger son polygone dans Venise par le plus dangereux des séducteurs ! De cela, dont l’idée seule me faisait grelotter de fièvre, pouvais-je douter en me rappelant ce qui s’était passé le jour même entre Cordélia et moi ? Elle m’avait parlé d’abord tout naturellement de sa visite à Notre-Dame della Salute ; et puis, devant mon effarement, elle s’était aperçue que son polygone bavardait trop, et elle lui avait ordonné tout à coup de se taire, et cela en rougissant jusqu’à la racine des cheveux !
Naguère, lorsqu’elle s’apercevait que quelque chose d’anormal venait de se passer entre nous, elle ne manquait pas de me jeter ses beaux bras autour du cou, en s’écriant : « Sauve-moi, Hector ! sauve-moi ! » mais maintenant elle paraissait marquer uniquement un certain embarras d’avoir laissé surprendre le secret d’un état psychique qui devait me rester fermé, d’une autre existence dans laquelle elle ne me jugeait peut-être pas digne d’entrer et, dans tous les cas, qui ne lui faisait plus peur, puisque son O, après réflexion, ne me disait plus : « Emporte-moi ! »
Hélas ! n’était-ce pas un autre qui l’emportait où il voulait, maintenant, et sinon avec son assentiment parfait – car dans mon délire je m’efforçais de rester juste du moins sans qu’elle s’en défendit beaucoup. Ah ! malheur de ma vie ! Non, non ! elle ne s’en défendait plus ! sans quoi elle m’eût averti ! elle m’eût crié : « Il est revenu, le voleur de mon cœur, le cambrioleur d’amour ! »
Son O et son polygone étaient bien d’accord, maintenant, pour me cacher cette infamie ! Car, enfin, l’adhérence du fluide nerveux (comme disait le docteur Thurel) a beau être faible chez certains sujets (et, assurément, Cordélia était de ceux-là) on ne saurait l’attirer loin de son foyer visible (le corps) sans une certaine douleur qui, autrefois, se défendait chez Cordélia et qui, maintenant, consentait. Cordélia me trahissait avec une douleur consentante ! Effroyable ! insupportable pensée !
De si tragiques réflexions ne me venaient point, comme l’on pense bien, seulement par la déduction que je tirai de cette rapide scène du matin avec Cordélia, mais aussi par le rappel subit de quelques autres petites scènes de ce genre qui m’avaient moins frappé parce qu’elles étaient moins importantes, mais qui acquéraient maintenant toute leur signification et cela depuis la première heure de notre arrivée à Venise ! Enfin, ce qui me faisait gravir quatre à quatre les degrés de l’escalier qui me conduisait à la chambre de Cordélia, c’était une pensée épouvantable que, depuis quelques jours, elle m’avait prié de la laisser prendre quelque repos avant qu’elle s’habillât pour le dîner, et qu’il y avait peut-être là un subterfuge destiné à m’éloigner pendant le grand mystère de la promenade polygonale !
Tout ce que venait de m’apprendre Surdon des façons de faire de Patrick au Grand Hôtel, à la même heure, ne faisait que renforcer cette imagination infernale qui n’aboutissait à rien de moins qu’à accuser Cordélia d’un véritable crime, celui de la préméditation, alors qu’il n’y avait peut-être que coïncidence ; mais, ainsi va à l’extrême la jalousie qui ne se sent jamais aussi satisfaite que lorsque, par quelque nouvelle invention, elle a augmenté son supplice !
Quand, à bout de souffle, j’eus pénétré dans notre appartement, je restai suspendu cependant à un suprême espoir, celui d’apercevoir Cordélia, debout, devant une glace, mettant coquettement la dernière main à sa toilette du soir, mais, hélas ! la porte de sa chambre était fermée et c’est en vain que je la secouai avec force. J’appelai : « Cordélia ! Cordélia ! » mais rien ne me répondit ; je me penchai et, par le trou de la serrure, je pus l’apercevoir étendue sur une chaise longue, auprès de la fenêtre, dans cette posture rigide qui, à Vascoeuil, m’avait tant effrayé.
Je ne pus retenir un cri de rage et, fermant les poings, grinçant des dents, je courus rejoindre Surdon dans sa gondole : « Vite ! au Grand Hôtel ! » commandai-je.
Le gondolier nous y conduisit en quelques minutes. Comme nous en approchions, Surdon me montra à droite des degrés de l’entrée principale, une fenêtre éclairée, car, à cette heure de la saison, la nuit était déjà venue et il me dit : « C’est là !… » Aussitôt, je fis godiller de telle sorte que nous rasâmes le pied du mur et que nous nous confondîmes avec son ombre, et cela sans le moindre bruit.
Quand la gondole se fut arrêtée sous la fenêtre, je me dressai et parvins sans peine à me maintenir sur une petite corniche, le coude appuyé à la pierre de l’embrasure de la fenêtre. Celle-ci était ouverte. Je pouvais voir et entendre.
Mon émotion était à son comble et je n’essaierai point de la décrire. Du reste, il n’est pas difficile de deviner ce qui se passa en moi, à partir de cette minute et les sentiments qui m’agitèrent devant un spectacle que je pouvais seul comprendre et dont je devais seul souffrir.
Les deux couverts, sur le guéridon qui occupait le milieu de la chambre, étaient près l’un de l’autre ; les deux chaises étaient rapprochées à se toucher. L’une d’elles était occupée par Patrick, qui se penchait sur l’autre dans une attitude pleine de langueur, cependant que son visage de chat mélancolique exprimait une quiétude, pour ne pas dire une béatitude qui me donna tout de suite l’envie de sauter dans la pièce et de lui administrer une paire de gifles. Mais je me contins.
Il y avait sur la table un flambeau qui éclairait doucement les choses et les gens. Pourquoi dis-je les gens ? Je n’apercevais que Patrick et, quant à l’autre personne, je ne la voyais pas du tout, en dépit de toute ma volonté concentrée et de toute ma foi tendue. Dans le moment, j’eusse donné tout ce que je possédais pour que mon regard à moi eût la vertu de celui de Patrick qui, certainement, caressait effectivement les contours divins de la forme astrale de Cordélia !
Oh ! ses yeux de chat mélancolique ! ses yeux de chat mélancolique ! tranquille et heureux, tandis que moi, je bouillais, à la fenêtre !
Comment eus-je la force de retenir mon élan ? Mais je voulais en savoir davantage !… Et maintenant, j’écoutais, car il parlait…
Tandis que sa main était allée chercher un fruit dans le compotier, pour le déposer dans l’assiette de Cordélia, il disait : « Le mélange des esprits produit la sympathie, et de cette sympathie naît le véritable amour, auprès duquel l’autre n’est rien qu’un instrument aveugle de l’aveugle nature aux instincts nécessaires de gigogne ! » Cette phrase, je la retiendrai toute ma vie ! « Le lien qui nous unit, ô Cordélia (lui aussi disait : « Ô Cordélia » et j’en eus dans la seconde le cœur transpercé comme d’une épée) le lien qui nous unit ne connaît pas d’obstacle et n’est arrêté par rien ; rien ne saurait le briser ; il traverse les murailles, franchit l’espace, défie le temps ! Il participe de l’essence divine, etc. » Je ne sais tout ce qu’il lui raconta encore dans ce genre, tout en épluchant une poire qu’il partagea avec elle, je veux dire : dont il déposa la moitié dans l’assiette qui se trouvait à côté de la sienne !
Je vous avouerai que ses gestes m’intriguaient encore plus que ses discours. Je trouvais insupportable qu’il se penchât trop sur la chaise voisine et j’éprouvais un affreux malaise à le voir porter à ses lèvres un verre rempli de vin doré qu’il avait préalablement incliné dans le vide, sur sa droite, à la hauteur d’une bouche, qui avait bu, peut-être, elle aussi !
Les misérables ! grondai-je entre mes dents serrées, ils boivent dans le même verre ! Ne vous gênez pas !
J’étais tellement « entraîné » par tout le psychique dont j’avais été la victime depuis ma première nuit de noces, et aussi par tout ce qui m’avait été scientifiquement expliqué et par ce que je voyais encore, que rien ne me surprenait plus et que l’impossibilité pour un corps astral d’absorber la matérialité d’un repas ne me parut pas évidente dès l’abord !
Il fallut que je me rendisse compte que le vin était entièrement bu par Patrick et que les morceaux déposés dans l’assiette de Cordélia passaient finalement dans celle de l’Anglais pour que je revinsse de cette idée saugrenue. Ce qui prouve une fois de plus qu’un esprit dérangé dans ses habitudes perd facilement toute mesure et est prêt à ouvrir les portes à toutes les illusions : mon illusion dans ce moment cruel où d’autres que moi eussent également perdu le bon sens, était de croire à la réalité même de cette illusion, de cette comédie qui se jouait entre Patrick et le prolongement psychique de Cordélia ! Ce qui était la vérité vraie, c’est que, dans cette chambre, ils se donnaient le spectacle et la joie d’une dînette à deux, mais le seul qui consommât matériellement ne pouvait être que Patrick.
Et comme il buvait pour deux de ce vin doré que je crus bien être du Tokay, il commença de ressembler moins à un chat mélancolique et il se mit à raconter des histoires qui ne manquaient point d’un certain humour.
Justement, c’était à propos de la limite matérielle où se heurtait sa puissance fluidique : « Il est malheureux, disait-il à Cordélia, que je ne puisse attirer ici votre estomac, comme j’y attire toute votre sensibilité ! mais, qui sait : c’est un miracle que la science psychique, qui en est encore à son aurore, réalisera peut-être bientôt… Regardez donc ce que l’on fait déjà instinctivement avec les tables tournantes ! Le jour où les imbéciles (je parle des savants officiels) ne riront plus de ces phénomènes, on ne sera pas loin de trouver la méthode qui permettra sûrement à l’esprit invisible de soulever la matière visible. Ce jour-là, on apprendra ce que ne savait pas Newton, c’est que la pesanteur est une propriété variable{1} des choses !… À ce propos, ma chère Cordélia (Ah ! ce que je pouvais souffrir en l’entendant dire : « Ma chère Cordélia ! ») à ce propos le père Sardou racontait une histoire bien amusante : « Moi, disait-il, je fais sauter ce guéridon par la fenêtre, quand et comme il me plaît ! L’autre jour, deux amis prenaient leur café dessus. J’ordonne au guéridon de bouger. Il ne bouge pas ! Quand ils sont partis, j’eng… le guéridon. Savez-vous ce qu’il m’a répondu ? Ils sont trop bêtes ! »
Là-dessus, Patrick se mit à rire, à rire ! et il me semblait entendre rire aussi Cordélia !… (et leur joie me faisait plus de mal que tout à l’heure leur mélancolie). Soudain, ils ne rirent plus et il y eut un grand silence pendant lequel ils se parlaient.
Cela, j’en étais sûr ! j’en étais sûr !
Ils se parlaient et ils se comprenaient. D’abord, c’est une chose reconnue de tous que les sujets et les médiums et les maîtres de l’esprit s’entretiennent entre eux sans le secours des sons, par la seule puissance de la suggestion et de la communion. Quand Patrick usait de sa voix de gorge, c’était par-dessus le marché et par habitude, peut-être aussi pour se donner l’illusion, à laquelle il semblait tenir, quoi qu’il dît, de la présence matérielle de Cordélia dans sa chambre, à ses côtés, mais cette voix de gorge n’était pas nécessaire. Maintenant, il lui parlait certainement avec la voix de l’âme !
Et, assurément, Cordélia lui répondait… car il ne faudrait pas croire que j’aie assisté, dans cette fameuse et horrible séance, à un monologue. Loin de là, hélas ! Même quand Patrick usait de sa voix de gorge, il y avait des silences qui, certainement, étaient meublés par la réponse de Cordélia. Les propos de Patrick, qui suivaient, m’en donnaient la preuve ; j’étais à peu près au courant de ce qui se passait, mais maintenant ils parlaient en silence ! Que se disaient-ils ? Que se disaient-ils ? Pourquoi Patrick était-il si penché ? si penché ? et son bras droit allongé sur le dossier de la chaise de Cordélia ! Je voyais frémir son bras !…
Tout à coup, il redressa la tête et dit avec sa voix de gorge : « Je suis injuste d’accuser le Ciel de ne pas t’avoir donné à moi corps et âme, car, en même temps que ton âme, j’ai le meilleur de ton corps mortel ! » Sur quoi, il prit son verre dans la main gauche, sans déranger sa main droite, qui frémissait toujours sur le dossier de la chaise de Cordélia, et il s’écria : « J’ai le goût de tes lèvres, ô Cordélia ! J’ai le goût de tes dents ! J’ai le goût de ta vie ! Je bois à notre soif d’amour éternelle ! »
Il n’avait pas plus tôt fini de vider son verre dans le fond de sa voix de gorge que je me précipitai dans la chambre. (Il paraît que j’étais littéralement écumant. C’est lui qui l’a dit plus tard, et c’était, ma foi, très possible, car j’étais au bout de la patience dont j’avais armé mon inquiète et sournoise curiosité, et ma rage débordait.) Je courus sur eux en m’écriant : « Moi aussi, j’ai soif, vous ne m’invitez pas ? »
Il s’était dressé aussitôt et jeté au-devant de moi comme pour la défendre : « Maladroit ! gémit-il, vous l’avez blessée ! » Et il se baissa pour ramasser un couteau que j’avais fait tomber par terre quand je m’étais rué sur le guéridon…
– Quoi, blessée ? Quoi, blessée ? haletai-je.
– Calmez-vous, monsieur, fit-il avec un flegme bien britannique, ce ne sera rien, indeed ! (en vérité), mais ça aurait pu être grave ! Que ceci vous serve de leçon ! Une autre fois, vous frapperez à la porte ou à la fenêtre… ajouta-t-il sur un ton qui acheva de me mettre hors de moi.
– Ceci n’arrivera plus jamais ! râlai-je…
Et comme je regardais du côté de la chaise de Cordélia :
– Oh ! monsieur ! vous pouvez aller jusqu’au bout de votre pensée, exprima-t-il avec un geste d’encouragement. Nous sommes seuls ! Elle n’est plus là !
– Eh bien, monsieur, je voulais vous dire simplement ceci : c’est que, de nous deux, il en est un, assurément, qui est de trop ici-bas !
– C’est bien mon avis, monsieur, acquiesça Patrick, mais ce n’est pas moi !
– C’est ce que nous verrons, monsieur, et pas plus tard que demain.
– Comme il vous plaira !
Sur quoi, n’ayant plus rien à lui dire ce jour-là, je me dirigeai vers la fenêtre, mais il m’ouvrit sa porte et nous nous saluâmes tout à fait correctement.