{1} Soit 66° 32’ 3’’
{2} C’est également aux Falklands, en 1838, que Dumont d’Urville, commandant l’Astrolabe, donnait rendez-vous à sa conserve la Zélée, pour le cas où les deux corvettes seraient séparées, soit par le mauvais temps, soit par les glaces, – et précisément à la baie Soledad. Cette expédition de 1837, 1838, 1839, 1840, au cours d’une navigation des plus périlleuses, amena le relèvement de cent vingt milles de côtes inconnues entre les 63e et 64e parallèles sud, et entre les 58e et 62e méridiens à l’ouest de Paris, sous les dénominations de terres de Louis-Philippe et de Joinville. De l’expédition de 1840, conduite, en janvier, à l’extrémité opposée du continent polaire – si tant est qu’il y ait un continent polaire –, résulta, entre 63° 3’ sud et 132° 21’ de longitude ouest, la découverte de la terre Adélie, puis, entre 64° 30’ sud et 129° 54’ de longitude est, celle de la côte Clarie. Mais, à l’époque où il quittait les Falklands, M. Jeorling ne pouvait avoir connaissance de ces faits géographiques d’une si grande importance. Nous ajouterons que depuis cette époque, quelques autres tentatives furent faites pour atteindre les hautes latitudes de la mer antarctique. Il y a lieu de citer, en dehors de James Ross, un jeune marin norvégien, M. Borchgrevinch, qui s’éleva plus haut que ne l’avait fait le navigateur anglais, puis le voyage du capitaine Larsen, commandant la baleinière norvégienne Jason, lequel, en 1893, trouva la mer libre au sud des terres de Joinville et de Louis-Philippe, et s’avança jusqu’au-delà du 68e parallèle.
J. V.
{3} Vingt-huit ans plus tard, ce que M. Jeorling n’avait pu même entrevoir, un autre l’avait vu, un autre avait pris pied sur ce point du globe, le 21 mars 1868. La saison était plus avancée de sept semaines, et l’empreinte de l’hiver austral se gravait déjà sur ces régions désolées que six mois de ténèbres allaient bientôt recouvrir. Mais cela importait peu à l’extraordinaire navigateur dont nous rappelons le souvenir. Avec son merveilleux appareil sous-marin, il pouvait braver le froid et les tempêtes. Après avoir franchi la banquise, passé sous la carapace glacée de l’océan Antarctique, il avait pu s’élever jusqu’au 90e degré. Là, son canot le déposa sur un sol volcanique, jonché de débris de basalte, de scories, de cendres, de laves, de roches noirâtres. À la surface de ce littoral pullulaient les amphibies, les phoques, les morses. Au-dessus volaient des bandes innombrables d’échassiers, les chionis, les alcyons, les pétrels gigantesques, tandis que les pingouins se rangeaient en lignes immobiles. Puis, à travers les éboulis des moraines et des pierres ponces, ce mystérieux personnage gravit les raides talus d’un pic, moitié porphyre, moitié basalte, à la pointe du pôle austral. Et, à l’instant où l’horizon, juste au nord, coupait en deux parties égales le disque solaire, il prenait possession de ce continent en son nom personnel et déployait un pavillon à l’étamine brodée d’un N d’or. Au large flottait un bateau sous-marin qui s’appelait Nautilus et; dont le capitaine s’appelait le capitaine Nemo.
J. V.
{4} Les calculs, d’après Hansteen, placent le pôle magnétique austral par 128° 30’ de longitude et 69° 17’ de latitude. Après les travaux de Vincendon Dumoulin et Coupvent Desbois, lors du voyage de Dumont d’Urville à bord de l’Astrolabe et de la Zélée, Duperrey donne 136° 15’ pour la longitude, et 76° 30’ pour la latitude. Il est vrai, tout récemment, de nouveaux calculs ont établi que ce point devait se trouver par 106° 16’ de longitude est et 72° 20’ de latitude sud. On voit que l’accord à ce sujet n’est pas encore fait entre les hydrographes, comme il l’est en ce qui concerne le pôle magnétique boréal.
J. V.
{5} C’est précisément ce qui était arrivé : le lieutenant James Wilkes, après avoir été contraint de rétrograder treize fois, était parvenu à conduire le Vincennes jusqu’à 56° 57’ de latitude par 105° 20’ de longitude est.
J. V.